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Mémorial des Rois,
section  perse                          
Farah d’Iran :
« La gorge serrée,
les larmes aux yeux »

Point de Vue n° 3180
semaine du 1er au 7 juillet 2009

Propos recueillis par
Philippe Delorme, historien, journaliste

Face aux tragiques événements que traverse l’Iran, l’impératrice Farah, exilée depuis trente ans, nous fait part de sa peur et de ses espérances.

L’Iran est au bord de l’abîme. Comment Votre Majesté vit-elle ces événements?

Je n’oublierai jamais cette terrible scène de la mort de la jeune Neda Agha Soltan. J’en ai la gorge serrée et les larmes aux yeux. Elle est devenue universelle. L’assassinat de Neda par les sbires d’un gouvernement qui se proclame de Dieu est vraiment intolérable, insoutenable et révoltant. Neda est un symbole, mais je n’oublie pas tous les autres Iraniens qui ont été tués dans ces manifestations.
Et je présente mes condoléances, avec toute mon âme, à toutes les familles qui ont perdu leur être cher. Je prie pour les Iraniens, pour leur liberté, que leur voix soit entendue…


Restez-vous en contact avec les Iraniens de l’intérieur ?

Par Internet, plus difficilement par téléphone.
Je viens de parler avec une Iranienne qui m’a dit : « Nous avons survécu toutes ces années malgré tellement de malheurs, mais nous n’en pouvons plus, aidez-nous ! »
Elle me disait que les ambulances emmènent parfois les victimes en dehors de la ville et les jettent sur le bord de la route. Des agents de la sécurité en civil se promènent parmi les manifestants avec des couteaux pour les blesser.
Les médias sont muselés. Les Iraniens nous demandent de faire entendre leur voix qui demande la liberté !


Craignez-vous une radicalisation du pouvoir en place ?

Avec ce régime, on peut s’attendre à tout. Le Chah a quitté son pays parce qu’il ne voulait pas garder son trône par l’effusion du sang de ses compatriotes, alors que, pour ces gens-là, cela leur est égal.
Mais il est intéressant de noter que des fissures apparaissent. Des religieux expriment leur désaccord. J’attends que l’un des grands ayatollahs lance une fatwa pour condamner la répression.
Je pense que le mouvement actuel n’est qu’un commencement. Il se place désormais au-delà du résultat des élections. C’est le régime lui-même qui est remis en question. On entend des slogans comme : « A bas la république islamique, à mort Khamenei ! » Aujourd’hui, ce que les Iraniens veulent vraiment, c’est la liberté et les droits de l’Homme.


Madame, que feriez-vous si, demain, vous rentriez à Téhéran ?

En premier, j’embrasserais le sol de ma patrie.
Où j’irais ensuite ?…
Si je peux servir mon pays, si mon âge et mes forces le permettent, si je peux aider, dans les domaines que je connais – les Droits de la Femme, la Culture, l’Education – ce sera bien sûr avec grande joie.


Sous le sceptre des Pahlavi ?

La chose la plus importante, c’est la démocratie, et un régime laïc. Depuis trente ans, mon fils [Le Prince héritier Reza Cyrus Pahlavi, fils aîné du Shah et de la Shahbanou, officiellement désigné comme prince héritier en 1967, est Roi de jure depuis sa prestation de serment, le jour de son vingtième anniversaire, le 31 octobre 1980, au palais de Koubbeh en Egypte, trois mois après la disparition  de son auguste père Sa Majesté le Shah-in-Shah Aryamehr, le Roi des Rois, Lumière des Aryens, qui s'est éteinte le 27 juillet 1980 en exil dans la terre des Pharaons, sans avoir jamais abdiqué, malgré les pressions indues en ce sens, contrairement, par exemple, au saint-Tsar Nicolas II. L'interrègne de 97 jours (de juillet à octobre 1980) fut assuré, conformément à la Constitution royale amendée depuis le couronnement de 1967, par la Régence de la Shahbanou. Note historique du Mémorial des Rois] se bat avec tous les Iraniens d’idéologies différentes pour la liberté.
Ce sera aux Iraniens de décider. S’il y a une monarchie, par le vœu du peuple, elle sera constitutionnelle. Le gouvernement aura tous les pouvoirs, et le Roi sera un symbole, à l’exemple de l’Espagne.


Votre petite-fille, la princesse Noor, qui a 17 ans [née le 3 avril 1992. Note du Mémorial des Rois], a été désignée par son père comme héritière dynastique ? Que pensez-vous des femmes iraniennes ?

Elles sont pour moi un exemple extraordinaire. Ce sont elles qui ont le plus souffert sous ce régime. Et malgré les insultes, les emprisonnements, les flagellations, les lapidations, avec courage elles ont lutté pour leurs droits pendant toutes ces années.
Dans notre histoire millénaire, nous avons eu des femmes Reines [la Reine Homâ de la dynastie iranienne proto-antique des Kianides citée dans le Bundahishn et le Shahnama comme ayant régné trente ans, les charismatiques Reines Pourandokht et Azarmidokht, filles du Roi des Rois Khosrow Parviz (Chosroes le Victorieux) et petites-filles du Roi des Rois Khosrow Anoushirvan (Chosroes à l'âme immortelle) de la glorieuse dynastie antique perse zoroastrienne des Sassanides, qui régnèrent juste avant l'invasion arabo-islamique. Note du Mémorial des Rois].
L’Iran de demain sera un pays où les femmes auront exactement les mêmes droits que les hommes [Dénoncée par certains mollahs obscurantistes dont Khomeyni, cette parfaite égalité de droit existait sous la monarchie, avant l'incroyable régression que fut la Révolution islamique. Note historique du Mémorial des Rois], c’est ma conviction.
Quant à ma petite-fille Noor, elle suit les événements avec beaucoup d’émotion. Avec sa mère et sa sœur Iman [née le 12 septembre 1993. Note du Mémorial des Rois], elle participe aux manifestations aux Etats-Unis. Elle est très fière de l’action de son père pour la libération de l’Iran.


Pour conclure, que diriez-vous aux Français ?

Vous savez que j’ai reçu une éducation française, et que j’ai étudié à l’université de Paris.
Je remercie tous les Français et les Françaises qui m’ont soutenue dans les moments les plus difficiles de l’exil. Du fond de mon cœur.
Ecoutez le peuple iranien. Soutenez le peuple iranien, c’est cela qui est important…
Interviews de la Shahbanou d’Iran Sa Majesté l’Impératrice Farah PAHLAVI

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